Histoire, statut et rôle du PNCD

Le 12 avril 2021, Noé a signé un accord de partenariat avec le gouvernement congolais pour la gestion du Parc National de Conkouati-Douli pour une période de 20 ans. La vision pour la durée de ce mandat est que le parc devienne un refuge intact et protégé pour la biodiversité emblématique d’Afrique centrale au profit des communautés locales et populations autochtones, et de l’atténuation du changement climatique.

L'histoire du Parc

Le Parc National Conkouati Douli a une histoire riche marquée par des partenariats importants et des jalons en matière de conservation.

Créé initialement sous le nom de réserve de Conkouati en 1980 pour protéger la riche biodiversité de la région, y compris les habitats vitaux comme les forêts tropicales et les zones côtières, le parc a étendu ses efforts de conservation au fil des années.

En 1991, HELP Congo s'est impliqué, apportant son expertise et ses ressources pour améliorer la protection de la faune.

En 1994, la réserve a reçu le soutien technique de l'UICN, qui a évidemment joué un rôle important dans la proclamation en 1999 du Parc National de Conkouati-Douli.

Par la suite, la Wildlife Conservation Society (WCS) a établi une présence dans le parc, collaborant étroitement avec les autorités jusqu'à la conclusion de leur partenariat en 2018. Cette transition a ouvert la voie à Noé, notre organisation de conservation, pour intervenir et poursuivre les initiatives de conservation du parc à partir de 2019.

Le point culminant de ces efforts a été marqué par la signature d'un accord de partenariat public-privé (PPP) en 2021, signalant un engagement renouvelé en faveur de la conservation de la biodiversité, du développement durable et de l'implication des communautés au sein du Parc National de Conkouati Douli.

Aménagement (zonage)

Le parc, conformément au plan d'aménagement et à son règlement intérieur est divisé en trois zones différentes :

  • une zone de protection intégrale qui n'est légalement accessible qu'au personnel du parc, aux visites guidées de touristes et aux chercheurs détenant les nécessaires autorisations ;

  • une zone d'écodéveloppement dans laquelle les communautés riveraines sont autorisées à utiliser les ressources naturelles pour leur consommation personnelle, dans le strict respect du développement durable ;

  • une zone tampon de 5 km dans les limites Est et Sud du parc dans laquelle les efforts en matière d'éducation environnementale et de sensibilisation et des activités socio-économiques sont réalisés.

La vision pour le Parc

La vision pour les 20 ans à venir (durée du mandat de gestion par Noé) est que le parc national de Conkouati-Douli devienne un refuge intact et protégé pour la biodiversité emblématique de l’Afrique centrale au profit des communautés locales et populations autochtones et de l’atténuation du changement climatique mondial.

Dans les cinq prochaines années, Noé a pour objectif de renforcer (recruter, former et équiper) les équipes de protection marine et terrestre, de mettre en place une équipe de suivi écologique et de recherche et ainsi d’étendre les infrastructures essentielles du parc en vue d’accueillir ce nouveau personnel.

Le parc peut ainsi assurer un état des lieux écologique terrestre et marin, renforcer la protection contre notamment l’exploitation minière et la pêche industrielle illégales, intégrer les populations dans la gestion du parc, et améliorer l’accès aux besoins de subsistance ainsi qu’aux services sociaux de base.

De plus, des processus de génération de revenus devraient contribuer aux mécanismes de financement du parc via un programme de crédits carbone et le développement du tourisme.

Extraction minière artisanale illégale de cassitérite et d’or

L"extraction minière artisanale et illégale dans la zone intégralement protégée du Parc cause des ravages considérables. Avec un chiffre estimé à environ 1 000 personnes illégalement actives dans le Parc par extraire la cassitérite et l'or, les conséquences sont dévastatrices.

Le dessouchage massif des arbres, la perturbation des cours d'eau, la pollution et l'accumulation de déchets; la présence de drogues, de prostitution et d'armes sur les sites d'extraction et la destruction de l'habitat naturel continuent à avoir un impact environnemental désastreux.

Tout cela, ainsi que tous les autres grands défis et menaces, peuvent avoir des répercussions négatives et délétères sur l'histoire et la réputation du Parc.

Braconnage d’éléphants

Le braconnage est l’un des secteurs de commerce illicite les plus lucratifs au monde, avec des milliers d’espèces sauvages valant des milliards de dollars braconnées, trafiquées et vendues chaque année.

Outre la perte d'une icône culturellement significative, le braconnage des éléphants menace le rôle démontré des éléphants dans des écosystèmes sains, entraîne une perte de revenus touristiques et augmente inévitablement une plus grande instabilité de la région et une possible infiltration d'un réseau mafieux dans et autour du Parc.

Braconnage de viande de brousse et produits de la faune

Le braconnage sous toutes ses formes représente l'un des fléaux les plus difficiles à éradiquer: il menace la disparition de nombreuses espèces qui vivent déjà au bord du gouffre biologique, marque l'effondrement d'autres espèces et conduit inévitablement à une diminution constante et continue de la disponibilité des protéines pour les communautés riveraines vivant dans et autour du Parc.

Évidemment le braconnage a également des effets dévastateurs sur le développement de l'écotourisme et des activités de développement dans et autour du Parc, car la répartition et la possibilité de voir les animaux sont souvent réduites à quelques rares apparitions.

Exploitation illégale de bois

L'exploitation illégale et non réglementée du bois représente une énorme menace pour le Parc et, à un niveau encore plus global, face aux graves changements climatiques dans la région et au Congo.

L'exploitation illégale et l'exportation de matériaux en bois pour la vente à l'extérieur du parc sont à la base d'une pyramide d'effets négatifs et délétères pour l'entretien et la bonne gestion du Parc: les actions illégales portent atteinte à l'intégrité du Parc, notamment elles détruisent les forêts et conduisent à une fragmentation toujours plus grande et importante; l'abattage non réglementé des arbres réduit la capacité des forêts à retenir de grandes quantités de carbone, un élément essentiel pour l'atténuation du changement climatique et des facteurs qui ont un impact encore plus visible sur la région à moyen et court terme; l'exploitation implique l'ouverture de nouvelles routes, qui à leur tour garantissent un meilleur accès aux forêts et augmentent le risque de braconnage, ainsi que dégradent les sols et compromettent leur stabilité face aux phénomènes d'érosion et de glissements de terrains.

Les menaces et pressions qui pèsent sur le Parc

Pêche industrielle et artisanale illégale

La pêche industrielle et artisanale représente l'uns des plus grands défis dans la gestion du Parc. Une grande partie de la composante maritime du Parc, environ 77%, est directement affectée par ces activités. Les chalutiers chinois, principaux acteurs de la pêche industrielle, opèrent souvent de nuit et sans lumière, ce qui compromet non seulement la sécurité maritime mais aussi la surveillance et la gestion durable des ressources.

En parallèle, la présence de pêcheurs allogènes illégaux dans la zone aggrave la pression sur les stocks halieutiques déjà fragilisés. Cette situation insoutenable a des effets très graves sur les communautés de pêcheurs locaux, qui voient leurs moyens de subsistance disparaître à cause de ces présences illégales et non durables dans les eaux protégées du Parc National.

Pêche artisanale locale non contrôlée et non réglementée

La pêche artisanale locale, lorsqu'elle est pratiquée de manière non contrôlée et non réglementée, pose de sérieux défis à la durabilité des ressources aquatiques dans les lacs et la lagune du Parc. Cette gestion non durable entraîne une diminution alarmante des stocks de poissons et de crustacés, mettant en péril l'équilibre écologique de ces écosystèmes fragiles.

La diminution des prises compromet non seulement les revenus des pêcheurs mais aussi l'approvisionnement en protéines essentielles pour les populations riveraines. Cette situation a également des répercussions négatives sur d'autres ressources aquatiques et la biodiversité locale, affectant ainsi la stabilité écologique globale de la région.

Conflits homme-éléphant

Malheureusement, les conflits hommes-éléphants constituent une réalité inquiétante et complexe dans la gestion du Parc. Les irruptions des éléphants dans les champs et dans les cultures des villages autour du Parc représentent comme conséquence directe une dégradation des conditions de vie des populations, une fragilité économique et alimentaire importante et des sentiments de tension et de conflit toujours plus grande envers les gestionnaires du parc, qui s'efforce de trouver des solutions favorables à la conservation et aux communautés locales.

En conclusion, la gestion des conflits hommes-éléphants nécessite une approche équilibrée qui protège à la fois la conservation des espèces sauvages et le bien-être des communautés. Des solutions innovantes, telles que les barrières biologiques et électriques, déjà installé dans certains villages, peuvent effectivement contribuer à réduire les conflits et à préserver les moyens de subsistance des populations vulnérables, assurant ainsi une cohabitation plus harmonieuse entre l'homme et la faune sauvage.

Changement climatique

Il est désormais devenu l'un des sujets les plus récurrents et les plus douloureux dans le monde de la conservation, le changement climatique engendre une série de défis majeurs, notamment la multiplication des épisodes pluvieux et orageux intenses qui perturbent les saisons traditionnelles.

La dégradation catastrophique de l'environnement, résumée dans des glissements de terrain, des chutes d’arbre, l'augmentation de l’érosion des berges et de la turbidité des rivières, a également des répercussions très graves sur les populations riveraines, qui ont toujours vécu en équilibre avec ces lieux et leur biodiversité.

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